De
la petite école à la grande, celle que l'on devine être les
Beaux-Arts à Paris et l'école de la vie, en passant par le service
militaire et les camps de vacances, voici un catalogue des mille
et une petites humiliations et autres échecs qui ont fait de Clément
de Gaulejac
ce qu'il est aujourd'hui, un dessinateur, artiste visuel, et
maintenant écrivain, dont on comprend qu'il ait voulu s'éloigner du carcan initiatique qu'il dépeint.
Le
ton sérieux et les descriptions minutieuses offrent un contrepoint
au burlesque des situations, avec une subtilité qui n'est pas sans
faire penser à Sempé, et l'on se prend à imaginer notre héros en
Petit Nicolas qui serait devenu grand, avec une pointe de Buster
Keaton en habits d'artiste.
Présentation
de l'éditeur :
Le
héros tombe dans les escaliers. Il roule en bas des marches sous le
regard médusé de la foule réunie là. Personne ne le lui demande,
mais en se relevant, il rassure l’assemblée : « Je vais bien, ça
va, rien de cassé. » Dans les films burlesques, le héros se relève
toujours impassible de ses innombrables chutes. Cette endurance à la
cruauté du monde est précieuse pour le spectateur, d’autant plus
que les acrobaties mises en scène n’en sont pas moins réelles.
Dans l’escalier, c’est un vrai corps qui tombe. C’est ainsi
qu’il faut entendre le réalisme des récits de Grande École :
ils sont réalisés sans trucage. Sous le joug de toutes sortes de
disciplines, le narrateur apprend. C’est-à-dire que, petit à
petit, il réunit des compétences, la plupart du temps à son corps
défendant – comme le sont les corps de tous les apprentis, tour à
tour flottants et entêtés, dont ce livre est peuplé.
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Grande
école,
Clément de Gaulejac, Montréal, Le Quartanier éditeur, 2012.
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