18.10.07

Gog













O
ui, comme beaucoup de futuristes, Giovani Papini a mal tourné et a viré fasciste, mais avant ça, celui qui avait écrit à vingt-cinq ans son autobiographie sous le titre de Un homme fini, est aussi un homme extrêmement cultivé au cynisme raffiné.


Comme l'éditeur le rappelle avec raison sur la quatrième de couverture:

" Plus cynique qu'Ubu,
Plus sadique que Maldoror,
Plus cruel que Fantômas,
Plus drôle que Moravagine,
Gog!"





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Gog, Paris, éditions Le Nouvel Attila, 2007, 20 euros/30$Can, 344 p.


18.7.07

Les aventures de Minette Accentiévitch

Érotique, comique, poétique. Subtil, vulgaire, innocent, choquant...
Encore une brillante trouvaille publiée par les Allusifs.

Extrait:

"Minette est une séductrice qui fait des ravages. Quand son regard s'allume et lance des étincelles, tout ce qui peut brûler prend feu, et même tout ce qui n'a jamais brûlé. La Lune elle-même écarte les nuages et brille comme une pièce d'or, les plus aguerris des chevaliers du chibre perdent la tête, pour ne rien dire des blancs-becs qui commencent seulement à aiguiser leur arme. Quand son regard s'allume, l'absinthe se change en basilic, la pomme de terre en pomme en l'air, le citron en pêche, les grains de poivre en raisin de Corinthe. Les grincheux lapent l'eau dans la paume de sa main, câlins comme des chatons. Tous deviennent si tendres, si bons, si candides qu'elle n'en peut plus de tout ce miel et n'a plus envie que de pimenté, d'amer et d'acide."




On en reparle ici même.

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- Les Aventures de Minette Accentiévitch (court roman de chevalerie), de Vladan Matijevic, traduit du Serbe, Montréal, Les Allusifs, 2007, 152 p, 19$ Can / 14 euros.


11.7.07

Pascal Garnier de haut en bas



Il n'y a pas deux mois que j'ai lu pour la première fois un livre de Pascal Garnier, il s'agissait de Comment va la douleur?, et justement il m'avait fait l'effet d'un baume après la lecture plutôt éprouvante de Seul dans Berlin.
Avec Les Hauts du Bas, passée une courte période de doute dans les premières pages, on retrouve l'humour cinglant de Garnier, ses répliques et ses comparaisons sans espoir de retour pour leurs victimes.
Or, des victimes, il y en a. Peu, mais enfin, c'est toujours ça de pris. Car les livres de Pascal Garnier sont a priori classés parmi les polars, du moins dans les romans noirs, même si l'intrigue n'y est qu'un prétexte à mettre en avant l'humanité des personnages.
Ça a l'apparence de la simplicité, c'est beau et bon, et heureusement il en reste une bonne dizaine que je n'ai pas encore lu. De quoi aborder le prochain hiver en toute quiétude.









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- Les Hauts du Bas, éditions Zulma, 2003, 190 p, 15 euros / environ 29 $Can.
- Comment va la douleur?, éditions Zulma, 2006, 208 p, 16.50 euros / 29,95 $Can.

- Seul dans Berlin, de Hans Fallada, (1947), coll. "Folio", 2004, 556 p, 7,70 euros / 17,95 $Can.



22.6.07

Méduses




Méduses est donc le nouveau livre d'Antoine Bréa, lequel contredit son éditeur en écrivant tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un roman.
Ce livre étant d'emblée à classer parmi les inclassables, je ne me risquerai pas à une tentative de résumé qui serait vouée à l'échec. J'ai bien essayé d'en isoler un extrait, histoire de donner le ton, mais là non plus ça n'a pas marché; il aurait fallu couper une phrase en plein milieu, la sève en aurait giclé partout, une horreur.
Il ne vous reste plus qu'à me faire une confiance aveugle et à l'acheter sans filet.


De tout cela on parle aussi ici.

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Méduses, Montréal, éditions du Quartanier, coll. "QR", 146 p., 17,95$, 15 euros, 2007.

du même auteur:
Papillon, Hache, 2000.
Fauv, Hache, 2001.






21.6.07

Technique de pointe (tirez à vue)




















Du beau, du bon, du belge.
Enfin, les auteurs sont belges, l'éditeur est québécois.




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Technique de point (tirez à vue)
d'Ariane Bart et Antoine Boute, Montréal, éditions du Quartanier, coll. "Phacochères", 31 p., 9$, 6 euros, 2007.







11.5.07

Paire de Manchette


Ça m'apprendra à ne pas me méfier. C'est pourtant pas la première fois que je tombe dans le piège du "chouette! j'en ai trouvé un que j'ai pas lu" dans les librairies d'occasion.
En l'occurence, c'est d'un faux Manchette qu'il s'agit. Enfin, presque.
Ce soir je me disais "tiens, un petit polar", et, tout content, je mettais la main sur
Folle à tuer, de Manchette donc. Sauf que passé une soixantaine de pages, je commençais franchement à me dire qu'il se répétait le père Manchette. Et pour cause. Folle à tuer n'est que la réédition de Ô dingos, ô chateaux, changeant de titre et de collection suite au film qu'en avait tiré Yves Boissé avec Marlène Jobert.
Or, non seulement j'avais déjà lu le livre, mais je viens de comprendre que j'ai même vu le film par hasard, pris en cours de route sans savoir de quoi il s'agissait...

Enfin, vérifiez que vous ne l'avez pas lu, sinon, ça vaut toujours la peine.





22.4.07

Europeana, une brève histoire du XXe siècle


Patrick Ourednik est Tchèque. C'est aussi le traducteur de Rabelais, Jarry, Queneau, Beckett, Simon et Michaux, et un auteur polyvalent (essais, dictionnaires, poésie...), dont le premier livre publié en France est un drôle d'OVNI. Europeana, une brève histoire du XXe siècle est un pari étrange, celui de raconter l'histoire récente de l'Europe en 150 pages. Presque sans respiration, l'Histoire y est une histoire, le XXe siècle est raconté au passé, en abordant tous les aspects, politiques, militaires, philosophiques, sociologiques, culturels, etc., glissant de l'un à l'autre au fil de la pensée de l'auteur plutôt qu'en suivant une organisation thématique ou chronologique.
Curieux, surprenant, cultivé, subtil, à l'image de Prague, ctte ville qui a eu son lot d'histoires au siècle dernier.





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- Europeana, une brève histoire du XXe siècle, Paris, éditions Allia, 2004, 150 p.
Plus récemment: Instant propice, 1855, Paris, éditions Allia, 2006, 160 p.



28.3.07

La grande vie


Il y a quelques temps, je tentais d'expliquer le choc qu'avait été ma découverte de Jean-Piere Martinet à travers son livre Nuits bleues, calmes bières. Dans la foulée je mentionnais la récente publication d'un autre de ses titres, La grande vie, mais je n'avais pas encore pu me le procurer (l'envers de la médaille des vaillants petits éditeurs est qu'ils sont souvent mal distribués, spécialement à l'étranger).
Voilà qui est fait. Je l'ai reçu, je l'ai lu et j'en suis presque mouru tellement c'était bon. Au moins autant que Nuits bleues, sinon meilleur. Le même désenchantement et la même violence crue de l'écriture, avec, me semble-t'il, quelque chose de René Crevel et de Maurice Raphaël (1).

Adolphe Marlaud est employé de pompes funèbres, c'est un "cloporte", une "limace", un personnage kafkaïen. Il vit d'ennui et de servitude volontaire tout en entretenant la tombe de son père
, qu'il surveille de sa fenêtre en rêvant de tirer sur les chats qui habitent le cimetière. Jusqu'au jour où Madame C., la concierge felinienne du 47, lui met la main dessus pour en faire son otage sexuel. La grande vie en somme.


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- La grande vie, éditions de l'Arbre vengeur, 9 euros, 58 p., 2006.

(1) de Maurice Raphaël, personnage douteux qui aurait frayé avec la Gestapo, il existe un roman malgré tout étourdissant, La Croque au sel, réédité en 2005 par L'Esprit des péninsules.



18.3.07

Schwob, l'homme au masque d'or


Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus que ça sur Marcel Schwob, le fantôme littéraire, le journaliste nantais, l'érudit, le traducteur de Stevenson, celui que je classe sans hésiter dans le groupe d'élite des Segalen, Poe, Villiers de l'Isle-Adam, il existe un livre remarquable publié l'an dernier pour le centenaire de sa mort par Le Promeneur, en collaboration avec la bibliothèque de Nantes.
Ouvrage collectif, lumineux, somptueusement illustré, indispensable.



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- Marcel Schwob, L'homme au masque d'or
, ville de Nantes/Gallimard (Le Promeneur), 2006, 39 euros.




17.3.07

La chambre de la Stella


Jean-Baptiste Harang est sans doute le seul critique littéraire dont je guette les articles (dans Libération); il écrit bien, pense juste, ne trahit pas les livres dont il parle et, si nous n'aimions pas systématiquement les mêmes bouquins je dirais qu'il a un goût remarquable. Pour s'en faire une idée, il existe un recueil de ses meilleurs articles paru chez Julliard (1).

Mais Harang est aussi écrivain, ce qui pourrait le classer dans la catégorie redoutable des journalistes que les éditeurs publient pour récolter en échange de bons papiers. Sauf que Jean-Baptiste Harang écrit bien.

Rien de bien nouveau, au gré de la description des pièces de sa maison de famille perdue au fond de la Creuse, il se remémore son enfance au goût de pension et de plumes Sergent Major, rend hommage à son père et dresse le portrait d'une campagne française aujourd'hui disparue.
Nostalgique un peu, mais sans pathos. On se perd parfois dans les détails d'un arbre généalogique contrarié, mais l'on retiendra une simplicité, une sincérité de l'écriture et un amour évident de la langue (charmante dans ses façons un peu désuètes) qui ne sont pas sans rappeler le Henri Calet de Monsieur Paul et du Tout sur le tout.


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- La Chambre de la Stella, Paris, éditions Grasset, 2005.

(1)
L'art est difficile, Paris, éditions Julliard, 2004.




8.3.07

La Peste écarlate

Lentement mais sûrement, c'est-à-dire avec leurs deux caractéristiques essentielles, les éditions Phébus ont entrepris de rééditer l'oeuvre de Jack London, annotée et présentée comme ils savent si bien le faire (1). Le dernier en date dans cette longue série (le vingt-cinquième) est La Peste écarlate, incluant le court roman éponyme et quatre nouvelles.
En 2073, un vieillard raconte à ses petits-enfants comment soixante ans plus tôt une pandémie a éliminé presque toute la civilisation, ramenant ainsi les rares survivants à l'état sauvage.
C'est avec cette vision apocalyptique que l'on découvre une facette moins connue de Jack London, entre anticipation et fantastique. Savoureux.




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- La Peste écarlate, Paris, éditions Phébus, coll. "Libretto", 160 p., 2006. 6,90 euros/12,95$.

(1) Précisons que je ne touche aucune commission pour dire ça (2).
(2) Néanmoins, si vous avez des services de presse à distribuer, je suis ouvert à la corruption. Après tout, je vends tellement bien la collection Libretto à la librairie où je travaille que ce ne serait pas volé.



5.3.07

L'homme au boulet rouge

En 1972, Jean-Patrick Manchette est encore une jeune auteur prometteur qui multiplie les contrats de réécriture, les dialogues pour la télé et les traductions pour joindre les deux bouts. C'est alors qu'on lui propose de faire la novélisation d'un scénario de western n'ayant pas encore été tourné.
Voilà en deux mots ce qui explique qu'il se soit pour une fois écarté de sa veine de polars politisés. En apparence du moins, car si l'histoire se situe dans un bagne du Texas en 1871, Manchette a su y glisser un peu partout l'humour noir et la critique sociale qui ont fait sa touche. Si ce n'est pas son meilleur livre, c'est tout de même une bonne friandise, un peu comme si vous vous apprêtiez à regarder un polar de Melville au ciné-club du dimanche soir et que finalement la chaîne décide de passer un western d'Anthony Mann.

Pour donner une idée du rythme de Manchette à l'époque de ce roman, il suffit de rappeller qu'il l'a écrit au mois de février 1972, et qu'au mois de mai il terminait le manuscrit de Nada.


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- L'Homme au boulet rouge, Gallimard, coll. "Série noire", 1972, coll. "Folio policier", 2006, 214 p., 5,5 euros, 13,95$ Can.



22.2.07

Nuits bleues, calmes bières


C'est en explorant le catalogue des éditions Finitude que j'ai découvert ce magifique petit livre de Jean-Pierre Martinet (1944-1993).
L'auteur m'était complètement inconnu, mais l'éditeur annonçant que c'est grâce à lui que l'on avait redécouvert Henri Calet dans les années 80, cela suffit à piquer ma curiosité.

Un homme malheureux et usé par l'alcool, un écrivain méconnu (dans les années 70-80) avant de tomber dans un oubli complet, Martinet présente les signes extérieurs de l'écrivain maudit.
Pour l'écriture, un peu de Henri Calet donc, du Hardellet aussi, le tout relevé d'un soupçon de Joyce Mansour, tels pourraient être les ingrédients de ces nuits bleues, méla
ncoliques et illuminées.

extrait:


"Ce soir-là, en rentrant chez lui, après avoir renversé une bonne dizaine de poubelles, égorgé trois chiens et giflé un aveugle saoul qui le prenait pour Marilyn Monroe (il avait essayé de l'enlacer au milieu de la rue, sous la pluie, mais il avait réussi à s'échapper. L'aveugle avait finit par glisser et gesticulait sur la chaussée en suppliant sa chère Marilyn de revenir), il se dit que, décidément, il n'avait plus grand-chose à voir avec le gentil petit garçon que sa grand-mère emmenait tous les soirs, en hiver, sous les flocons de neige en coton hydrophile, aux "Dames de France", place Abel-Surchamp, à Libourne, se gaver de pâtes de coing à cinq francs, au milieu des ampoules rouges et bleues clignotantes."

(in Nuits bleues, calmes bières)


Nuits bleues, calmes bières
, est suivi de L'orage, une autre nouvelle du même tonneau.
Dans le même temps, L'arbre vengeur tente lui aussi de ramener Martinet hors des limbes en publiant La Grande vie.






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De Jean-Pierre Martinet :


- Nuits bleues, calmes bières
, suivi de L'orage, éditions Finitude, 2006, 53 p., 9 euros.
- La Grande vie, L'arbre vengeur, 2006, 64 p., 9 euros.
- La Somnolence, Jean-Jacques Pauvert, 1975, éditions Finitude, 2010.
- Un apostolat d'A. T'Serstevens, misère de l'utopie, Alfred Eibel, 1975.
- Jérôme, Le Sagittaire, 1978, repris aux éditions Finitude, 2009.
- Ceux qui n'en mènent pas large, Le Dilettante, 1986.
- L'Ombre des forêts, La Table ronde, 1986.


10.2.07

Un siècle de novembre


Automne 1918. Charles Marden, magistrat et cultivateur sur l'île de Vancouver, se retrouve seul au monde après que sa femme soit morte de la grippe espagnole et que son fils, caporal dans l'armée canadienne, ait été porté disparu sur le front des Flandres dans les dernirs jours de la guerre. Marden décide alors de retracer le parcours de son fils et entreprend un voyage insensé qui le mènera jusqu'aux champs de bataille encore fumants.
On ne sait rien de Wetherell, sinon qu'il est américain et que son texte, sobre, subtil et maîtrisé donne à voir une incroyable palette de gris, du brouillard du détroit de Vancouver au crépuscule sur les tranchées.
Au final, une approche décalée et inédite de cette guerre qui n'en finit plus de hanter la littérature.


éditions Les Allusifs, Montréal, 2006, 199 p.



9.2.07

À bord



Pour ceux qui apprécient les jolis livres (façon José Corti, l'Oie de Cravan...), ceux parus aux éditions Finitude sont un modèle du genre. Leur principe est bien un peu de racler les fonds de tiroirs de bons auteurs (Perros, Guérin), mais, même mineur, un texte de Melville reste intéressant. Il s'agit en l'occurence de trois courts textes, dont deux sont issus de conférences données par Melville entre 1858 et 1860 (sur les Mers du Sud et le Voyage), et de la critique d'un livre paru à l'époque sur la vie à bord des baleiniers.









7.2.07

La petite fille qui aimait trop les allumettes


Ce livre-là a fait du bruit au Québec en son temps (1998), mais il reste injustement méconnu du public français, bien que Pierre Lepape l'ait encensé dans le Monde.
Deux adolescents sortent de chez eux pour la première fois à la mort de leur père, qui les tenaient complètement éloignés du monde. L'un des deux part à la rencontre de cet extérieur inconnu, et raconte posément son histoire et celle du Juste Châtiment.

L'un des meilleurs livres lus ces dernières années.
Malheureusement indisponible en France car le Seuil oublie de le réimprimer, l'astuce consiste à le commander ici.


Éditions Boréal, Montréal, 1998, coll. "Boréal compact", 2000, 182 p.



Mailloux, histoires de novembre et de juin


Éditions le Quartanier, Montréal, 2006.

J'en ai parlé ici.

Ouest




Éditions Viviane Hamy, Paris, 2006, 272 p.

Et voilà ce que j'en pense.














4.2.07

Tatami pop


Extrait:




L'entraveur des piscines



"Il barbote vitesse éloge de la lenteur mais sans répit. Nageuses et nageurs de même cordée le regardent sans y croire. Passent leur tour, lui laissent de l'avance, en vain. Il est partout. Partout, il surgit de l'onde, partout, on se heurte à lui. On ne le dépasse pas, ce n'est pas l'usage ici. On finit à pied, derrière lui, espérant qu'il appréciera le geste et qu'une fois parvenu au terme, il, magnanime, vous permettre de nager devant. Pas du tout. D'un bras professionnel il opère un impeccable demi-tour et c'est reparti pour un crawl sirupeux, quelque chose comme un Many rivers to cross qui ne s'arrêterait jamais.


Le centenaire porte un caleçon de cycliste très mode. On a toute la vie pour s'en apercevoir mais je crois qu'après cette matinée, tout le monde s'est suicidé."




Nadia Porcar, in Tatami pop, éditions Pierre Mainard, 2004.
Sur le même livre, voir aussi cette note.



2.2.07

La tentation des armes à feu



Parce que la collection "Fiction & Cie" du Seuil est souvent un refuge, et que Patrick Deville en est un des auteurs majeurs.
Quatre courts récits dans lesquels Deville explore la tentation (donc) des armes à feu, dans ce qu'elle peut avoir de romantique, du suicide d'un révolutionnaire à Montevideo à un duel d'officiers russes dans le sud du Caucase, mené par un narrateur qui nous entraîne dans sa fuite en avant pour oublier la femme de sa vie. Le fantôme de Malcom Lowry n'est pas loin.


Le Seuil, 2006.

Il n'est pas défendu de lire aussi Pura vida (Le Seuil, 2004) et Ces deux-là (éditions de Minuit, 2000)



Éric Chevillard



É
ric Chevillard est sans conteste l'un des rares écrivains français excitant de ces dernières années.
Tout, ou presque (1) vaut la peine d'être lu, avec une mention spéciale pour ces deux titres, ou tout n'est que poésie, invention du langage et humour décalé.

L'essentiel de ses livres sont disponibles aux éditions de Minuit; pour le reste, vous trouverez les informations ici.

(1) On peut faire l'économie de Scalps (Fata morgana).



1.2.07

Lire aux cabinets



Ne confondons pas les livres de chiottes et les livres de merde. Nombreux sont ceux pour qui les toilettes sont un lieu de lecture privilégié, mais encore faut-il avoir le bon livre à portée de main, d'où l'installation chez certains d'une étagère spécialement consacrée à ce type de livres.
Le livre de Miller est évidemment un incontournable du genre.



Disponible aux éditions Allia, dont il est par ailleurs conseillé d'acheter tout le catalogue (ou presque).
On le retrouve dans Les livres de ma vie, dans la collection L'Imaginaire de Gallimard par exemple.






30.1.07

Chroniques





Aussi courte qu'elle fut, la vie de Manchette aura été bien remplie. Ainsi, non content d'avoir renouvellé le polar français, il en fut aussi le chroniqueur et l'historien, l'explorateur et le vagabond. Les textes réunis dans ce livre valent de l'or pour celles et ceux qui décideraient de se constituer la bibliothèque idéale du genre et d'apprendre mille anecdotes à son propos. Mais attention, son style c'est la foudre et il ne fait pas de prisonniers.


éditions Rivages, 1996, et repris en poche depuis.




Les yeux de la momie


Jean-Patrick Manchette n'a pas été qu'un auteur génial de polars, il fut aussi un chroniqueur de cinéma implacable. Ennemi de l'ennui et de la médiocrité, gand amateur de séries Z, réhabilitant des ovnis cinématographiques et revisitant les classiques... Voici donc une anthologie de trois années de collaboration avec Charlie Hebdo et Hara-Kiri.


éditions Rivages, Paris, 1997.